Pour les artistes, les bals populaires restent des expériences formatrices et décisives dans leur carrière. Et pour certains même, des passages obligés. « Il n’y avait pas d’autres façons de faire de la musique que de passer par les bals. Ils fournissaient aux musiciens une source précieuse de revenus. C’était une bonne époque ! ».

 

À ses débuts, Bernard Suin était batteur dans différentes formations, mais surtout dans des orchestres de bals.

À l’époque il n’était pas rare de voir des orchestres de 5,8 et parfois au-delà de 10 pour animer les bals. Les musiciens jouaient partout, les salles, les chapiteaux, les dancings, les kiosques.

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Et puis un jour sont arrivés les Disc-jockeys qui ont petit à petit remplacé les orchestres. Dans un premier temps, les musiciens se sont rabattus sur des formules réduites avec généralement un clavier avec accompagnement automatique. Les premiers à en pâtir étaient les batteurs et les bassistes.

Avec ces claviers automatiques, certains ont même continué tout seuls et la plupart ont fini dans des restaurants pour jouer devant des gens qui ne dansaient plus et n’écoutaient même plus.

 

La majorité n’a pas compris qu’il fallait s’orienter vers d’autres projets. S’entêtant pendant leurs dernières années à refuser le changement et en traînant souvent un vieux répertoire dans quelques rares apparitions qui souvent aux yeux de beaucoup paraissaient bien ringardes.

 

Sous les apparences d’un spectacle comique, Bernard s’est lancé dans une caricature de la fin de vie de ces musiciens de bals qui aujourd’hui encore vivent dans le souvenir.

 

Ils se sentent exclus et sans plaisir continuent d’essayer de faire croire qu’ils sont toujours dans le coup. Ils acceptent n’importe quelle proposition, ils jouent les vieux de la vieille à qui « on ne la fait pas » laissant apparaître au fond d’eux une énorme nostalgie.