Le vieil homme rangé.(Jean-Pierre Dopagne)
Jean-Claude Van-Houten
Muriel Mathieu
Le scénario, le « pitch » de la pièce.
Dans la maison d’Henri, à la campagne. Une grande pièce, à la fois salle de séjour et lieu de travail. Fenêtre donnant sur le jardin. Tables fauteuils. Une grande étagère bibliothèque, sur laquelle demeurent, tels des vestiges, quelques dossiers et liasses de papiers. Sur le sol, de nombreuses boîtes en carton, remplies de papiers et de dossiers semblables à ceux de l’étagère. Près ce celle-ci, une autre caisse, à moitié vide.
Sur la table, une pile de papiers, peu volumineuse mais ordonnée.
Seule dans la maison de son père un 30 décembre, Jeanne Cambier remplit les derniers cartons. Depuis la disparition d’Henri Cambier, archéologue reconnu et romancier, un an et quinze jours plus tôt, il a fallu se rendre à l’évidence. Celui-ci s’est noyé dans la rivière près de laquelle on a retrouvé sa voiture. Avec les documents de son père, c’est aussi beaucoup d’elle-même que Jeanne s’apprête à brûler et de ce père qu’elle aimait et qu’elle voulait éblouir sans jamais y parvenir. L’a-t-il aimée ou est-il passé à côté d’elle sans la voir, c’est la question qu’elle se pose, lorsque la porte s’ouvre et que le père paraît. La première stupeur et les premiers griefs passés, Henri et Jeanne vont se retrouver ou plutôt se trouver et les peines, l’apparente indifférence, la frustration du temps perdu seront peu à peu balayées par la tendresse réciproque qui, sans le savoir, les avait toujours unis.
Dans ce duel verbal entre un père et sa fille, et malgré une tension omniprésente, le fossé entre leurs aspirations et leurs regrets se remplit peu à peu grâce à ces mots justes et précis dont l'auteur a le secret.
Impossible de rester indifférent devant ce rendez-vous entre l'histoire et le présent, devant ce face à face de générations où le besoin d'amour et de transmission reste cruellement d'actualité.
Parce que toue le monde le croyait mort, parce qu’il manquait à son rôle de père, ils vont se mettre à se raconter, à maîtriser l’émotion qui naît entre eux et à affronter 40 années d’une relative indifférence.
Jeanne : Moi, quand je dis « Jeanne CAMBIER », on comprend tout de suite de qui je porte le nom.
Henri C’est mon nom qui t’a fait entrer au journal
Jeanne C’est le même nom qui a fait scandale, il y a cinq ans
Henri Je n’ai dit que la vérité. Et je le répète : « L’université est une vieille peau qui vit renfermée dans le passé »…….moi je regarde l’avenir.
Jeanne Et c’est quoi ton avenir ?
Henri (après un silence)…….un autre verre de bordeaux.
Le lendemain soir........
Jeanne Alors, c’est bien ?
Henri Oui, c’est bien
Jeanne Bien comment ?
Rideau.
Jean-Pierre Dopagne, auteur belge passionné par la musique et l’Antiquité grecque, a été remarqué en 1994 par l’Enseigneur, pièce que le succès avait emportée dans une tournée internationale. M Jean PIAT a tourné en France avec cette œuvre sous le nom de « Prof ! ».
Le Vieil Homme Rangé a été créé en 1999. Sous l’extrême pudeur de l’écriture percent une émotion et une multiplicité de sentiments savamment contenus.
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